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Parlons Pédagogie, Culpabilité, et Communication



Transcription de la vidéo :


Introduction : Une personne qui connais pas du tout, évidemment, elle peut pas savoir en fait. Elle peut pas savoir, parce que dans son éducation à elle, dans ce qu'on lui a montré, dans ce qu'on lui a appris, elle n'a aucune idée de... tout ça en fait, de tout ce qui se joue.


Parlons de Pédagogie, de Culpabilité, et de Communication.


C'est très simple, moi j'ai vécu en tant que pute, donc j'ai une vie de pute, donc, j'ai des expériences de putes, donc j'ai eu l'occasion d'analyser ces expériences de pute, etc etc etc...


Donc j'ai un recul, une analyse, un espace sur la puterie, qui vient de mon expérience de vie.

Une personne qui ne connait pas du tout la puterie, qui n'a aucune expérience de puterie, comment je pourrais attendre qu'elle comprenne quoi que ce soit, elle n'a aucune expérience, elle n'a jamais entendu parler de pute dans sa vie.


Evidemment qu'elle va rien capter. *rire* C'est normal ! Parce qu'elle a pas appris. Moi, quand on me parle de racisme, ok, j'peux entendre, et j'écoute, et puis j'ai mes propres résistances en tant que personne blanche, parce que j'suis... pareil tu vois, je résiste. On me dit un truc : je résiste.


J'suis blanc.he, je sais pas de quoi tu m'parles, j'ai pas vécu ta vie et tu me dis ça, et tu m'dis que ça c'est pas ok, il y a de la résistance tu vois ?


Et au fur et à mesure bah.. la résistance, elle va se calmer un petit peu, j'vais m'ouvrir un peu plus et j'vais entendre et je vais grandir, j'vais comprendre et j'vais faire "ah ok".

Et j'vais finir par me dire "putain c'était grave problématique ce que je faisais là, hardcore !"


Mais y'a eu toute cette évolution. Et ça il faut qu'on la prenne en compte. J'dis pas ça pour dire "qu'il faut qu'on soit pédagogue, qu'il faut pas se mettre en colère parce que les pauvres petit.e.s privilégié.e.s iels comprennent rien".


Nan. Notre colère, elle est légitime. Avec tout ce qu'on prend dans la gueule, c'est légitime. C'qu'on ressent, c'est notre colère tu vois...

T'façon c'est là ! Tu vois, c'est là, et puis ça vient de quelque part hein. Donc c'est normal que ce soit là.


Exprimez-vous avec votre colère si vous voulez. Moi je suis pédagogue, et je sais pourquoi je suis pédagogue. Je sais pourquoi je suis pédagogue, et j'ai envie de te

partager pourquoi j'suis pédagogue.


J'suis pédagogue parce que j'ai compris que la personne en face de moi n'a pas vécu mes expériences, et que si j'exprime quelque chose en parlant de chose qui pour moi sont limpides mais qu'elle ne comprendra pas, et que je l'exprime avec de la colère, la personne, comme elle va pas comprendre la chose, elle va pas le prendre.


La colère, elle sait ce que c'est, et elle va recevoir que la colère.


Et du coup si elle reçoit que la colère, et bah elle va réagir avec son ego en fait. Elle va réagir avec son ego, elle va se défendre, ce qui est normal. Tout ce qu'elle reçoit en fait là dedans, c'est de la colère tu vois, et on a pas appris à se détacher de la colère, on a pas appris à savoir accueillir la colère.


Donc la personne en face de toi, elle va pas se dire "hop la colère, je la met sur le coté, j'essai de comprendre", parce qu'on a pas été éduqué.e.s comme ça.


Et j'pense qu'il faut qu'on travaille la dessus aussi, au niveau de l'éducation systémique, du peuple, et de l'humain.e.


"Comment accueillir la colère ?"


J'pense que c'est quelque chose de central dans l'éducation des jeunes enfants. Et d'ailleurs, bah moi j'ai travaillé en crèche, et c'est central. Comment accueillir la colère d'un.e jeune enfant, on est constamment en face de ça quand on travaille dans la petite enfance. Et c'est pas évident, évidemment parce que bah... on a pas appris à accueillir la colère.


Donc c'est ce qu'on va montrer à l'enfant en fait : "quand tu te mets en colère, je n'accueille pas la colère. Parce que j'ai pas appris. Et donc ce que tu vois, c'est mon non-accueil de la colère, et du coup tu vas pas grandir avec l'accueil de la colère mais le non-accueil de la colère".


Enfin bon, ça c'est pour aller un peu en profondeur, mais j'pense que c'est important parce qu'il faut toujours aller en profondeur.


Donc nous n'avons pas appris à accueillir la colère. Et donc comme nous n'avons pas appris à accueillir la colère, les choses passent mieux avec pédagogie, et c'est pour ça que je suis pédagogue.


On dit "androgogue" ou "andragogue", MERDE.


Mais je dis pédagogue parce que j'ai l'habitude en fait *rire* tout simplemennnnt Donc on dit "andragogue". En fait pédagogue, c'est être pédagogique, c'est avec

les enfants, et être andragogue ou androgogue, je sais même pas (Et du coup, on dit "andragogue"), c'est avec les adultes.


Je dis pédagogue parce que j'ai l'habitude mais tu vas sûrement me comprendre parce que tu as sûrement l'habitude aussi.


Donc voilà, les personnes qui n'ont pas vécu nos histoires, ne peuvent pas comprendre, parce qu'elles n'ont pas étés éduquées à accueillir la colère, et à se remettre en question. Et ça, c'est important.


C'est pas important pour te dire "Tu merdes, il faut que tu fasses de la pédagogie".


Non.


C'est important pour nous en fait. C'est important pour nous de savoir qu'est ce qu'il se passe, pour adapter nos luttes de manière euh... efficace en fait. Et que ce soit pour que la personne en face comprenne, mais aussi pour que nous on se sente mieux.


Parce qu'en fait, quand tu es en face d'une personne et que tu t'exprimes avec de la colère, et que cette personne là reçoit cette colère mais ne comprend pas, ça te fait pas du bien.


Enfin moi perso, ça m'fait pas du bien. Quand j'engueule une personne et que j'lui dit :


"nan mais en fait tu déconnes, c'est hyper problématique c'que tu fais, quand tu fais ça, ça entraîne des suicides, quand tu fais ça, t'es en train de..."


Tu vois quand je lance mon truc, c'qui est légitime hein, je lance le truc tu vois j'le sors. Bah la personne elle va pas comprendre. Et ça va encore plus me saouler tu vois, j'vais juste me dire :


"mais en fait, bouge, BOUGE ! Qu'est-ce que je fous dans ce monde en fait ?

Ça sert à rien ! La personne elle peut pas comprendre, 'fin : elle a pas d'coeur !"


Tu vois 'fin mentalement, c'est très très dur, émotionnellement, c'est très très dur.


J'pense que la pédagogie c'est aussi un outil pour nous et pour notre santé mentale, vraiment. Mais on ne DOIT pas faire de la pédagogie. Je pense que c'est bien pour nous, mais ce n'est pas un devoir.


Et d'ailleurs, c'est important de le préciser. Parce qu'il y a beaucoup de personnes, des personnes privilégiées, des personnes qui vont essayer de comprendre... ou qui ne veulent pas essayer de comprendre... qui vont dire ça :


"T'es pas obligé.e de t'énerver hein ? Tu peux m'expliquer les choses calmement, tu peux être un peu plus pédagogue et tout..."


Là : pour les personnes qui disent ça, qui réagissent comme ça : Le problème, ce n'est pas que les personnes ne soient pas pédagogues avec vous. Le problème, c'est que tu n'as pas appris à accueillir la colère, et que tu ne mets pas d'énergie à apprendre la colère.


Ça c'est important. Vraiment.


Parce qu'en fait, si on y réfléchit bien, quand t'es en train de demander à quelqu'un.e d'être pédagogue, ce qu'il se passe aussi, c'est que tu es en train de dire ça :


"Ouai en fait, j'aimerais bien que tu sois plus pédagogue, même si en fait toute ta vie, ça a été que de l'oppression, même si t'a pris ça dans ta gueule, même si tu vas tourner ta vie autour de "faire de la pédagogie", je pense qu'il faudrait que tu sois pédagogue et pas en colère."


Tu vois ? Est-ce que c'est juste ?


Est-ce que exiger cette pédagogie, c'est quelque chose de juste ?


J'pense que c'est intéressant.


Parce que de ton point de vue, peut-être que tu demandes juste à une personne de pas être en colère après toi, mais de mon point de vue, tu demandes à une personne qui prend hyper cher dans la gueule, d'en plus décupler son énergie pour être pédagogue avec toi, qui est sûrement une personne qui, inconsciemment et sûrement de manière non intentionnelle, entretient la chose qui l'oppresse.


Tu vois ce que je veux dire ? Qu'est-ce qui est juste là dedans ?


Est-ce que ça serait pas plus juste de justement apprendre à accueillir la colère, à te remettre en question, à aller faire tes recherches par toi même sur internet ?


Je sais pas, qu'est-ce que tu en penses ?


Et je dis pas ça pour te culpabiliser hein. Je dis ça pour t'ouvrir, pour t'apporter des nuances, pour te dire : ah en fait, il y a aussi ça qu'il se passe. Et j'pense que c'est important que tu le saches. Mais pas pour te culpabiliser.


D'ailleurs maintenant j'pense que je vais parler de culpabilité.


J'pense que la culpabilité, c'est vraiment un frein à l'évolution humaine. Et en même temps, quand j'dis ça, j'me dis "bah nan la culpabilité c'est légitime, c'est une sensation et un sentiment qui existe donc il faut aussi l'accueillir".


De toute façon, je pense que de manière générale, notre gestion de la culpabilité, elle est pas saine. Et j'pense qu'il faut qu'on en parle aussi, de la culpabilité, des mécanismes de la culpabilité. Qu'est-ce qu'il se passe quand tu te sens coupable ?


Pourquoi est-ce que tu te sens coupable ? Qu'est-ce qui se joue en fait ?


On va prendre un exemple : Un personne racisée me dit que j'ai un comportement qui est problématique. Et j'ai plusieurs façons de réagir.


En général : soit je peux être dans l'accueil, soit je peux être sur la défensive.


Si je suis sur la défensive, je pense que c'est très important de me demander pourquoi en fait.


"Pourquoi est-ce que je suis sur la défensive alors qu'une personne me dit qu'un

comportement l'a blessé ou entretien quelque chose qui l'opprime ? Pourquoi ? Pourquoi je suis sur la défensive ? Pourquoi en fait ? Y'a pas de raisons ! J'veux dire, elle me partage quelque chose. Elle prend son temps, pour me dire que ce que je fais la blesse ? C'est un cadeau. Merci de mettre cette énergie là. Mais pourquoi j'réagis sur la défensive ?"



Parce que je me sens coupable en fait. Pourquoi je me sens coupable ?


C'est pas conscientisé. J'me sens coupable parce que c'est un réflexe.


Une personne est en train de me faire un reproche : culpabilité.


C'est ça qu'il se passe, intrinsèquement, une personne est en train de me faire un reproche : elle est en train de me dire que je fais quelque chose de mal : j'fais quelque chose de mal : je suis mauvais.e : culpabilité.


Et c'est ça en fait la culpabilité.



La culpabilité, elle vient du fait que quand on te dit que tu as un comportement

problématique, tu le confonds avec "je suis une mauvaise personne".



Mais non. T'es pas une mauvais personne, t'as un comportement problématique, et c'est deux choses différentes. Et il faut qu'on apprenne, ça aussi c'est très important, à dissocier ces deux choses là. Parce qu'en fait, on peut pas être des mauvaises personnes.


C'est pas possible. J'suis désolé, c'est la... ouai.


Moi c'est c'que j'pense en tout cas, c'est mon p'tit breaking news :


On ne peut pas être des mauvaises personnes.


D'ailleurs, on ne pas pas non plus être des bonnes personnes.


En fait, j'pense pas qu'on puisse être "une personne comme ça". Parce qu'en fait,

pour moi, c'est essentialiser notre existence.


Et j'pense pas que ce soit comment ça se passe. Après c'est ma perception.


Moi je pense qu'on ne fait qu'évoluer.


La personne que je suis aujourd'hui, n'est pas la personne que j'étais il y a deux ans, n'est pas la personne que j'étais il y a 10 ans, n'est pas la personne que je serais dans une semaine. *petit rire soufflé*


On est jamais la même personne. *moment d'hésitation*


Et en même temps on l'est... tu vois c'que j'veux dire.


C'que j'veux dire, c'est qu'on ne peut jamais se définir de manière essentielle puisqu'on ne fait qu'évoluer dans notre vie.


Ça veut dire qu'on peut pas être une mauvaise personne, ou une bonne personne, ou une personne éthique, ou une personne nanana...


On ne peut pas être "cette personne là", on ne peut pas être par essence quelque chose.


Par contre, on a des comportements, on fait des choses, et ces choses là ont des conséquences. C'est tout !


Si tu réfléchis bien à ça, si tu te sépares de ta culpabilité, bah tu vas pouvoir évoluer

beaucoup plus vite. Tu vas pouvoir travailler beaucoup plus vite, et tu vas pouvoir apprendre à accueillir beaucoup plus vite ce qu'on te dit.


Parce que tu confondras pas ton ego... tu mettras pas ton ego dans la salade.


Tu n'entendras pas "je suis un problème, je suis un problème", tu entendras :

"hiiiinnnn, quand je fais ça, voilà les conséquences. Pourquoi ? Qu'est-ce qui... J'peux te demander pourquoi ? Est-ce que tu peux m'expliquer, ou est-ce que t'aurais le temps de... est-ce qu'on peut en discuter ?"


ET-LÀ-CHÉ-RI.E ! Mais là tu vas évoluer de ouuuuf ! Là tu vas faire FRRRRREEEW !

VRAIMENT ! *rire* *soutif se barre en cacahouètes* ...attend...


*remet son soutif rose trop classe sous son filet trop stylé*


Tu vas évoluer mais de manière merveilleuse en fait. Tu-t-t... si t'es dans l'accueil, si tu mets pas ton ego dans l'game, mais... Fiuuuuuuuuw ! Génial !


Et en fait, tout ça c'est quoi, c'est, c'est... c'est vraiment voir la vie de manière différente : ne pas regarder les choses de manière essentialiste, mais regarder les choses, en se disant que tout n'est qu'espaces, en fait.


Tu évolues dans un espace ,et tu peux passer dans un autre espace...


Et en fait : ne pas essentialiser les choses, ça va permettre de reconnaître le processus d'évolution.


Ça va permettre de te dire "si mon comportement là n'a pas été ok pour une personne, ou a été blessant, c'est pas moi, je peux évoluer par rapport à ça."


Et... et voilà en fait.


Voilà. *rire*


Ça fait du bien de dire tout ça.


Et j'pense que c'est important. J'pense que c'est important de....d'essayer de comprendre comment ça se passe la vie.


*rires* J'dis ça genre "en fait, j'ai envie de te dire comment ça s'passe la vie là".


*rires* *se corrige* pour moi c'était important de partager ma perception

sur la vie *rires* j'ai abusé là.


J'pense que c'est important d'essayer de comprendre, d'explorer ou d'avoir envie d'explorer comment ça s'passe tout ça, qu'est ce qu'il se passe, comment on perçois les mécanismes de l'existence et j'pense que c'est important de se dire qu'on a toustes une histoire différente, qu'on a toustes une éducation différente, ce qui a créées des perceptions du monde différentes, des notions de la vérité différentes, des ressentis différents par rapport à ce qu'on accueille ou ce qu'on accueille pas, des façons d'accueillir, des façons de rejeter... J'pense que c'est important, de se rappeler qu'on est toustes unique.


Et qu'en fait, quand on s'adresse à quelqu'un.e, on s'adresse à une personne qui est unique, qui a une histoire qu'on ne connait pas, des sensations qu'on ne connait pas, des façons de percevoir les chose qu'on ne connait pas, des rapports avec les mots qu'on ne connait pas.


Il faut garder tout ça en tête, c'est vraiment important.


C'est la base en fait je pense. La personne en face de moi, je ne la connait pas, et c'est tout un univers : complexe, profond.



Et en fait, l'enjeu, que moi je perçois hein, dans ma communication avec les autres, c'est : comment est-ce que je vais pouvoir construire un pont de communication avec la personne en face de moi, sachant que je ne la connais pas, pour qu'on ait une conversation saine ?


J'pense que c'est important. Et la pédagogie m'aide beaucoup à ça. L'écoute aussi. J'pense que tout commence par l'écoute. Si on veut comprendre une personne, ça commence par l'écoute.


Et en fait, on a tendance, l'humain.e, à réagir. Réagir, direct. Quand la personne va s'exprimer, on va être dans la réaction.


Alors qu'en fait je pense que la première chose qu'on devrait faire, c'est de se dire :

"je ne sais pas ce que cette personne veut dire".


Je ne le sais pas. Pourquoi j'le sais pas ? Elle a marqué un truc, j'lai lu.


Non, je ne sais pas ce que cette personne veut dire, parce que je ne sais pas comment elle l'a dit, je ne sais pas ce qu'elle vit, je ne sais pas quel sens elle met derrière tout les mots, et je sais que le sens que je mets dans ses mots, dans sa façon de tourner les phrases, dans son vocabulaire, dans sa déduction, n'est pas le même qu'elle, en fait.


Par exemple, parfois, une personne va vouloir dire quelque chose, elle va l'exprimer comme ça, et tu vas comprendre quelque chose d'autre, parce que la manière dont elle a expliqué, le vocabulaire dont elle a expliqué etc etc etc, pour toi, sont lié.e.s à d'autres choses que pour elle.


Non mais c'est vrai, j'veux dire, la communication, c'est vraiment se rendre compte de tout ça aussi. C'est beaucoup plus complexe que ça, la communication.

La communication, c'est des ressenties, c'est des liens, c'est des idées, c'est liée à l'éducation, c'est liée au fait qu'on soit toustes unique encore une fois.


Je vais appeler cette vidéo "Unique" *rires*


Ça fait une demi-heure que je parle tout seule devant mon écran.

Je sais pas ce que ça va donner au montage.


Je sais même pas si je peux faire une vidéo autour d'un sujet avec ça.


.... ouai..... je sais pas.



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Merci de m'avoir lu juste qu'au bout. N'hésites pas à partager cette article si tu penses qu'il a du sens.


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