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Violences faites aux Pxtes - Roue libre

"Aller Osmose. On est le 17 décembre, journée mondiale pour l'élimination des violences que subissent les pxtes.


T'as dormi moins de cinq heures, t'es dans ton lit avec un pétou dans la face, mais il faut écrire sur les violences faites au TDS.


Cette situation est-elle une violence en soit ?


Reste concentré.e, Osmose."




Les violences faites aux TDS. Les violences faites aux TDS.


Putain, c'est bon, j'pars en roue libre.




Quand je pense à la violence, beaucoup de choses émergent assez vite.


D'abord, la violence en soit.


La violence, c'est quelque chose qui, je crois, est aussi personnelle.


Nous ne vivons pas les mêmes choses de la même manière. Nous ne définissons pas les mêmes chose comme étant violentes.



C'est bien joli tout ça, bien théorique tu me diras, et peut-être même indignant. Car il serait facile (et important je pense) de nommer des choses admises collectivement comme étant objectivement violentes.


Mais j'ai souvent cette voix dans ma tête qui me chuchote l'importance d'être le plus fidèle et le plus clair dans les idées que je veux partager.


Le rapport personnel à la violence n'en est qu'une facette.


Et quand je sors de mon rapport propre à la violence, et que je regarde autour de moi et de mon chemin (pxte nomade au passeport français, seropo blanche dans le milieu bi/gay, depuis bientôt 10 ans), j'aperçois d'autres choses.



D'abord, ce qui me semble évident, et acquis :


Les lois.



La pénalisation des clients.


Cette loi qui choisit de réprimer au lieu d'éduquer. Cette loi, qui entraîne les exerçant.e.s de rue à aller bosser plus loin, et à se vulnérabiliser plus. Qui réduit nos resssources économiques fortement. Qui continue d'entretenir l'idée que nos clients ne seraient que et rien que des agresseurs, ce qui ferait de nous que et rien que des victimes.


Cette violence dépasse bien la loi, évidemment. Mais elle fait partie intégrante du système qui entretien le stigma autour de notre profession, de nos clients, et par extension (et c'est pas si difficile à reconnaître, je crois), de nous.


Nous ne sommes alors, dans les regards et dans les actes, plus que des victimes.


Les Victimes de la prostitution.



Mais quand je pense à ce mot, et quand je pense dans quels espaces je m'identifie/me définit, comme "victime", je me dis que je suis assez grande pour les nommer moi-même.



Je me sens être victime de l'idée que les gens se font de notre activité, victime de comment iels s'empare de sa définition, et victime d'à quel point elles se permettent de voter des lois qui me concernent sans n'inclure ni moi, ni mes collègues, à l'équation.


Je me sens victime quand un mec cisgenre de 19 ans, biberonné à l'abolitionisme de la prostitution, vient me pornifier dans mes messages privés, en me disant d'une voix perverse un truc du genre : "non mais avoue... toi, quand tu baises, tu le sais bien que tu fais semblant, que y'a une partie de soi qui se trouve dégueulasse".


Je me sens victime quand on me parle comme de la merde, qu'on vient me balancer pépouze que je tarife mes propres viols, que je lutte pour l'exploitation, et que mon but ultime serait de transformer le monde en un supermarché géant d'accès au corps des femmes, peu importe leur âge, a disposition des hommes cisgenre.


Alors que de base, je suce pour de la thune, j'le partage à qui veut en 2022, et j'essaye de me battre pour avoir des droits.


Je m'expose, reniant ma vie privée, entre les "t'es un privilégié, trouve un autre taf" et le "ah ouai, mais j'ai juste un diplôme d'auxiliaire de puèr, j'ai quitté la fonction publique, quid des tafs recrutant des pxtes pour s'occuper de jeunes enfants ?"


Mais de toute façon, j'veux plus bosser en crèche. Pas envie d'être témoin des violences qui y existent. Notre système a des failles partout.


Et être pute, pour moi, c'est aussi m'en écarter. Limiter mon système économique à mon propre corps, mes propres choix, au mieux que je le peux. Me rendre le plus indépendante à nos systèmes meurtriers.


Mais finalement, respirer à l'annonce de l'obtention de mon RSA, parce que les clients on pénalise.


J'ai pas fini avec les violences de cette loi, mais combien de temps vais-je écrire ?


Vas-y pas le temps, j'te la fait rapide : chère société, pénaliser les clients des pxtes réduit le nombre de client, moins de clients, ça fait moins de choix, moins de choix, ça fait qu'on prend c'qu'on peut pour pas rester le ventre vide dans un monde où le parcours de sortie de la prostitution qu'on nous propose nous verse moins de 400 balles par mois.


Prendre c'qu'on peut, c'est aussi accepter de faire du sans-capote. J'pense que t'a capté qu'imposer la capote dans nos sociétés, c'est pas toujours évident, du coup j'imagine que tu peux imaginer quand la notion de besoin économique s'en mêle.


Faire du sans-capote, c'est se rendre plus vulnérable aux infections sexuellement transmissibles, et les pxtes ne couchent pas qu'avec leurs clients, ni les clients qu'avec les pxtes.


Tu captes, société, qu'en pénalisant les clients, tu contamines celleux qui t'habitent ?


On pourrait croire que tu veux réduire la population à coup de sida, mais j'pense qu't'es juste pas consciente des bails.



Une nouvelle raison, parmis tant d'autres, d'écouter les pxtes.



Tu crois que j'en ai fini avec cette loi ? Oh non. Ça fait un moment que j'la côtoie, j'ai des choses à en dire.



Pénaliser les clients dans le but de réduire la demande pour réduire l'offre ?


C'était ton maximum, cette idée ? Y'avait combien de pxtes dans le processus de sa création ? C'était quoi les différents avis étudiés à la réunion de base ?


Putain.




Donc, je me permets de retraduire : l'idée, c'est d'agir sur l'endroit où les pxtes accèdent à des ressources économiques dans le but de les appauvrir pour qu'elles n'aient d'autres choix que de prendre le parcours de sortie de la prostitution ?


On a vu plus respectueux. Et moins cruel.


Est-ce que vous avez seulement eu la capacité de le penser comme ça ?


J'imagine que non. Vous n'avez sûrement pas penser non plus que possiblement, entraîner des pxtes dans des coins reculés, ça vous met des bâtons dans les roues de votre propres objectif (dans le cas où ce dernier serait de réduire les violences qu'on subit avant d'imposer cette vision morale que la prostitution serait par essence mauvaise et qu'il faudrait l'abolir).


Isoler des pxtes, loin des centres-villes, ou enfermé.e.s dans des apparts, non seulement les mettent dans un danger innomable, mais les éloigne aussi de nous. De notre possibilité de les atteindre et de lier avec elleux.


Et sûrement, par extention, de leur parler du parcours de sortie.



Et je crois, que ceci aussi, constitue une violence. C'est peut-être que dans ma tête, mais je trouve que cela représente une violence.




Parmis tellement d'autres. Alors je continue.


Et pour finir sur cette loi : réduire notre capacité à choisir nos clients, ne réduira aucune violence que nous subissons.



Mais je sais bien que vous n'allez pas plus loin que "la prostitution, c'est le mal en soit".




Putain, on n'a pas voté pour vous, pourquoi on vous subit ?!








La loi contre le proxénétisme.


Je trouve cela violent que le proxénétisme ne soit pas concentré sur l'exploitation. Qu'il pénalise aussi nos capacités d'auto-organisation.


Parce que l'auto-organisation, je le définierais comme opposé à l'exploitation. Et que des pxtes qui s'organisent entre elleux, c'est puissant.


C'est violent, de nous mettre des bâtons dans les roues pour nous empêcher d'accéder à ça.





Si j'ecoute l'Abolitionisme quand il est au plus haut de sa domination : tout est proxo. Je serais un proxénète, défenseur de son lobby, et entouré de proxénètes.


Les personnes à qui je paye des verres, la personne me conduisant à mes passes si je me décidais à engager un.e chauffeur.euse, ma famille à qui j'offre des cadeaux pour Noël, le propriétaire à qui je paierais le loyer si j'étais locataire.


Dans les yeux de l'Abolitionisme , je vivrais dans un monde proxénète, où je tarifiraies mes propres viols sans m'en rendre compte car j'suis qu'une conne, où je lutterais pour ma propre exploitation, le tout en trottinant, toute glamourisante, deux mineur.e.s à la main, vers l'horizon si merveilleux de la prostitution. En crachant au passage sur les personnes exploitées, pour faire joli.


Tu trouve ça violent à lire ? Imagine être dépeint.e comme cela.


Imagine être dépeinte comme cela, par des gens revendiquant se battre pour et avec les prostitué.e.s, et qui ose parler d'objectifictation.


C'est putain de violent.


Et c'est nos vies, aux pxtes qui osent demander des droits.





Pourquoi tu crois que tes potes pxtes te partagent pas leur tafs ? Qu'iels gardent leur visage cachés ?



"tu n'as aucune dignité, tu vends ton corps, tu glamourises la prostitution, t'es un.e proxénète, tu entretiens le patriarcat, tu es pro-viol, tu pousses des mineur.e.s à se prostituer, tu trahies la cause, t'as été abusé.e étant petit.e, tu tarifes les viols que tu subis"



Voilà l'acceuil que tu te tapes quand tu suces pas l'imaginaire et l'ego des personnes qui essentialisent sur ta gueule.


Bien plus violent qu'une faciale, pour ma part.





Le stigma est multi-directionnel. La violence aussi.



Interconnectée, entre l'inter-personnel et le collectif.


Elle peut parfois être visible, évidente, admise, comme subtile, insidieuse, et inconnue.


J'ai un bon paquet de privilèges dans mon sac, notamment en tant que pxte, et malgré ça, rien qu'en tant que pxte, je connais quand même de la violence.


Et ça, ça veut dire beaucoup.



J'ai souvent affirmé : aucune des violences existantes dans la prostitution, de l'exploitation aux violences sexuelles, ni existe qu'en son sein.


C'est réel, et je trouve que situer l'origine de ces violences dans l'existence même de la prostitution est malhonnête, tout du moins non pertinent, invisibilisant, dangereux, et représente une violence.


Pour toutes les communautés où ces violences existent.


Mais je pense qu'il est aussi important d'affirmer que les violences dans le cadre de la prostitution sont aussi spécifiques, et à reconnaître.


L'exploitation sexuelles est spécifique.


Les violences sexuelles dans le cadre de l'activité, ainsi que leur traitements, sont spécifiques.


Et aussi, la putophobie, représente une violence spécifique envers les pxtes et est aussi à nommer.


Notre manque d'engagement à être précis.e.s à ces sujets, en faillant à reconnaitre à la fois les spécificités, mais aussi ce qui se lie, tout comme leur co-existence, représente pour moi un frein à l'amélioration de nos conditions de vie, ce qui représente aussi une violence.




Je continue.


Je trouve cela violent que les violences que nous subissons soit instrumentalisées pour des idéaux, avant d'être pris en charge d'une manière située ayant pour objectif leur fin.


Mais je le comprend : ces idéaux représente des stratégies pour mettre fin à ces violences.


Je trouve cela violent qu'on ne mette pas de l'énergie pour en parler ensemble, et qu'on ne priorise pas cette horizon.



Nos idéaux ont pris toute la place, et aussi logique que cela puisse paraître, j'y trouve une certaine violence.






Violence, quand les politiques ne prennent pas leur responsabilité, juste pour... organiser un thé où chaque voix est conviée, au bénéfice d'une réelle prise en charge collective.


Violence, au milieu d'une guerre idéologique au dessus de nos vies, où les pxtes qui se syndiquent se voient, sans surprise, définit comme proxo, et ignorés des politiques.



Et nous continuons à sucer, la main de la précarité autour du cou, transphobie à droite, validisme à gauche, stigma au milieu du ciel, morts de collègues ça et là, tout en donnant de nos voix qui ont été volées pendant tout ce temps.



Prêt.e.s à tout racconter pour des droits.


On t'raccontera notre sexualité, notre enfance, nos visions politiques. On étalera notre vie privée et professionnelle. Mais toi, tu nous demanderas de te raconter notre pire expérience.


On ira coller dans la rue, et tu saboteras.


On fera des interviews, et tu nous agressera en commentaires.


On ira en manif, et on sera peu.


On ira à la télé, et tu chercheras à nous humilier, à nous piéger, parce que ça t'intéressera bien plus de surfer sur ta vision de notre vie que de t'intéresser à nos vies elles-même, qui tentent au maximum d'améliorer leur conditions.


La violence.


La violence.



Les violences mondiales faites aux pxtes.



Tu crois que les clients nous traitent comment, dans une société dans laquelle les pxtes sont défini.e.s à la fois comme coupables et comme victimes ?


Dans laquelle nous sommes des sous-personnes ? Des objects ? Des forcément-violé.e.s ?



Pas merci d'entretenir cette image, ça nous retombe dessus.



J'coûte 6 balles et deux crachats, c'est bien sympa à vous.



Certains de nos clients sont violents, même si j'ai très fort envie de plutôt dire : si la gars est violent, il sort du rôle de client pour devenir agresseur. Et crois moi, je sais bien les différencier.


Mais leur violence se reflète, et est reflétée, par toutes les autres violences.



Je continue alors.



La violence, quand tu remontes à la source des chiffres scandés sans relâche par les abolitionnistes de la prostitution, que tu découvres qu'ils sont complètement decontextualisés, et que tu sens désormais à grande échelle temporelle la putophobie que tu subis.



"L'âge d'entrée dans la prostitution est de 14 ans", ce chiffre vient d'études faites sur des populations de mineur.e.s.


Tu la vois la grande l'arnaque ? Et ce n'est qu'un exemple.




Violence, quand tu vois partout "on vous croit" et que tu complètes dans ta tête "sauf quand t'es pxte".


Parce que si c'est t'es pas capable de me croire quand je te dis qu'un rapport est consenti, m'en veux pas de pas de faire confiance pour me croire quand je dénonce un viol.


Honnêtement : une institution policière, c'est déjà trop.




La violence.


La violence, c'est quand t'assistes aux interviews de collègues de différents pays du monde, et que tu te dis "putain.. on dit les même choses."



Quand tu comptes 317 associations à travers le globe qui luttent pour des droits.



Contre quoi ? Des assos de pseudo-allié.e.s, entourant une poignée de survivantes de la prostitution, qui se battent pour un système de lois qui les a isolés en premier lieu ?


J'ai de la colère pour ces auto-proclamé.e.s allié.e.s. Pour leurs ancêtres d'idées.



Qu'a t'on répondu aux premières survivantes de la prostitution ? Comment s'est-on emparé de leurd expériences ? Quelles conclusions avons-nous poser avec elles ?


Les a-t'on mis en relation avec des personnes ayant vécu les mêmes violences ? Avec combien de pxtes les a t'on mise en relation ?



Sûrement bien peu. Dans un système se basant sur la condamnation de la prostitution au lieu de se concentrer sur la réduction de l'isolement des personnes l'exercant.



C'est violent.



Je suis en colère contre l'Abolitionisme, car je trouve qu'il nous violente à plein d'endroits.



Mais... Je sais que je me place mal.




Car je suis dans l'incapacité de juger les personnes millitant pour l'abolition de la prostitution.


Parce que l'existence de ce dernier ne me semble que logique.



Une femme vivant dans un monde teintée par la violence patriarcale, qui rencontre une personne se définissant comme victime de la prostitution, dans un monde où les pxtes sont stigmatisés et ne parlent pas, ne peut que croire que l'Abolitionisme est la seule solution.



C'est logique. Et si je n'étais pas concerné.e., que je subissais le sexisme comme elles le subissent, et que je n'aurais jamais rencontrer d'autre voix, j'aurais ferais pareil.



Mais c'est violent, de voir que certaines de ces personnes ne fassent pas le choix de s'arrêter quand elles croisent nos routes, nos expériences, nos idées, nos voix.



Qu'elles aient construit un rapport de dépendance avec leur vision.


Et que nous devenons alors, nous-même pourtant concerné.e.s, des ennemies à abbatre.



Cette guerre idéologique est violente.


Quand on sait qu'aucun des camps ne se bat ni pour l'exploitation, ni pour les violences sexuelles, mais qu'on se détruit quand même.



C'est violent de se dire qu'on va devoir encore faire plus.


Qu'au milieu du tapin, du combat militant, et des stigmates qui y sont liés, on va devoir développer une empathie pour celleux qu'on estime tueur.euse, pour tenter de créer un pont.


C'est violent, parce que give me a break. (donnez-moi une pause).


C'est violent, parce que c'est comme avancer face à une tempête de couteaux.


C'est violent, parce que s'engager dans cette voix, c'est s'envisager comme aussi convaincante qu'ouvert.e à être convaincu.e.


Car on ne tente pas seulement de créer le pont, on s'engage dessus.


Et c'est terrorisant.




Mais aussi plein d'espoir.



Parce que si nos avis sont différents, nous avons pour intentions communes de lutter contre la violence.


Ce qui veut dire que peut-être importe les directions que nous prendrons, nous aurons le même horizon. Du moins quand celui-ci place son but comme étant la fin des violences que subissent les pxtes.



J'espère que les pxtes seront toujours là pour donner de leur voix.


Et j'espère qu'on ne les aura pas toute tué avant de les prendre au sérieux.



Et je vais m'arrêter là, parce que je fatigue. Que je suis partie en roue libre, et que mon manque de sommeil me rattrape.



J'ai essayé de parler en mon nom, en laissant la place à ce qu'il y a en moi, et je reconnaît que c'est très émotionel.


Je suis loin d'avoir tout exprimé. Loin.


Mais j'ai déjà exprimé beaucoup sur mon compte instagram "@o.s.m.o.s.e", et je continuerai d'exprimer autant que j'aurais du souffle.



Et je ne suis pas seul.e.


Alors je t'invite à aller consulter les mots de mes collègues et de leurs auto-organisations, qui t'apporteront beaucoup :




Le Strass (France)

Acceptess-T (Paris)

Autres regards(Marseille)

Grisélidis (Toulouse)

Cabiria (Lyon)

Paloma (Nantes)

Putains dans l'Âme (Besançon)

Entr'actes (Lille)

Utsopi (Bruxelles)

Espace P (Namur)

ESWA (Europe)


NSWP (Mondial)



Jasmine : Un programme à destination des TDS contre les violences que nous subissons.



La MIST : Mission d'Intervention et de Sensibilisation contre la Traite des êtres humains (avec des personnes concernées).



Je t'invite à partager leur noms et leur plates-formes.


Jusqu'à atteinte de l'objectif :


☂️ UNE RECONNAISSANCE SANS CONCESSION DE LA DIVERSITÉ DES RÉALITÉS DES PXTES ET DE LEURS BESOINS,


DES DROITS POUR ELLEUX,


ET LA FIN DE TOUTES LES VIOLENCES QU'IELLES SUBISSENT 🙏🏻❤️🔥🧚🏻‍♂️


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